La transition dans la forme

 

Vous avez dit événementiel ? C’est quoi au juste l’événementiel quand on ne peut plus se réunir ?

Notre profession et celle de nos sous-traitants font parties des plus sinistrées. C’est la première branche professionnelle à avoir été impactée par les décisions sanitaires du gouvernement. Et ce sera sans doute la dernière   à sortir du cycle des confinements et de leurs conséquences indéniables.

Nous parlions d’incertitudes dans notre précédent article paru en 2020 dans l’ADN. Cette incertitude prévaut aussi pour les  dirigeants d’entreprise. Les scénarios de sortie de la énième vague de la pandémie sont incertains : la route est encore longue et sinueuse, nous le savons déjà.

Comment réunir du public dans ces conditions ?

C’est du bon sens, nous ne pouvons pas actuellement. Quand on parle de reprise en  septembre 2021, cela signifie au moins  18 mois sans pouvoir organiser une seule grosse opération. Parmi les nombreuses conséquences directes,  la chute de chiffre d’affaires est irrévocable.  Aujourd’hui, la question est sur toutes les lèvres des acteurs événementiels  : comment survivre avec une perte de 30 % de chiffre ?

 

La transition forcée 

 

Nous (humains) sommes à l’origine de cette situation.

Le TedX de 2015 de Bill Gates, après la pandémie du SRAS en Afrique, avait été d’une clarté sans pareil :  « nous ne sommes pas prêts pour une telle pandémie et nous en sommes totalement responsables »*.

Est-ce notre rapport à la vie sauvage et au traitement des animaux qui ont provoqué ce nouveau virus ?  Une erreur humaine aurait-elle engendré la diffusion du virus hors d’un laboratoire ?  Est-ce tout simplement le « mauvais traitement » de notre planète qui nous revient sous la forme la plus inattendue qui soit ?

Une chose est sûre… nous en sommes responsables. Nous pouvons déjà imaginer les conséquences que cela va provoquer y compris sur le réchauffement climatique.

En tout état de cause, c’est un avertissement à prendre au sérieux.

 

 

La transition vers plus de responsabilités

 

L’événementiel est face à une situation inédite puissance 10

Nous défendons depuis 10 ans l’idée que notre beau métier (réunir les humains) doit comporter une part majeure de responsabilité sociétale, au sens d’ “être capable de prendre en compte l’humain et le durable dans les décisions, en toute connaissance de cause.”

Le contexte actuel associé à cette définition remet en question le bien fondé de certains événements, leurs fréquences, leurs impacts, les modes de gestion. Par exemple, on voit bien que les déplacements physiques ne sont plus si indispensables que ça. Les plannings événementiels devraient être systématiquement pensés à travers ce prisme.

Nous savons plus ou moins intuitivement que notre mode de vie  n’est plus tenable.Et bien, prenons l’angle de l’événement qui accompagne ces transformations en mettant notre savoir-faire au service de ces changements : par exemple, en faisant des événements qui permettent la co-construction des organisations et des modèles ou l’appropriation de stratégies salvatrices.

C’est le moment pour les annonceurs de muter et modifier le fond des événements en transformant de grandes messes sans sens en grands rassemblements participatifs suivis d’actions cohérentes…Privilégions la qualité événementielle plutôt que la quantité…

 

 

La transition vers l’événementiel décarboné

 

L’événementiel pour entamer expressément les passerelles entre l’économie d’avant et l’économie progressivement décarbonée

Les avis sont encore très partagés sur cette question.L’urgence climatique des uns va à l’encontre de la vision financière des autres.

Mais dans tous les cas les entreprises vont devoir s’adapter et modifier leurs modèles vers du plus durable : les événements vont les y accompagner. Par exemple, en mettant en scène le « collectif » afin que les salariés soient force de proposition et adhèrent à la mise en place des nouvelles organisations et de nouvelles offres décarbonées.

 

 

La transition vers l’événementiel participatif

 

L’événementiel pour permettre à notre société de se mettre enfin en phase avec des valeurs bonheur basées sur le bon côté de l’humain

Nos événements à l’étranger ne peuvent plus se faire en low cost. Les déchets alimentaires de nos traiteurs ne peuvent plus être jetés dans le tout-venant. En bref, nous ne pouvons plus organiser des événements sans maîtriser toute la chaîne de prestations associées (traiteurs, imprimeurs, partenaires…) ce n’est plus acceptable.

Il nous faut revenir aux valeurs fondamentales, celles qui font que le bonheur prend sa source dans les relations humaines saines, honnêtes, sincères, et pas biaisées par des intérêts fondés sur des enjeux financiers inavouables.

Construisons ensemble les groupements d’entreprises qui font la transition en jouant collectif. Mettons en place des événements de co-construction. Mettons en place des offres qui répondent parfaitement aux besoins de l’humain et qui tiennent compte de la nature. Démontrons notre agilité à produire ce nouveau type d’événement participatif et décarboné.

En un mot, apportons du sens, et l’événementiel est un outil sans équivalent pour cela. 

Gilles, Gens d’Événement – Avril 2021

*vidéo TedX de Bill Gates : https://www.youtube.com/watch?v=6Af6b_wyiwI

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