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La VR n’est pas (encore) compatible avec l’expérience événementielle

On ne peut pas dire que la réalité virtuelle (VR) fasse une percée remarquée, à la fois dans le grand public comme dans l’événementiel… On pourrait presque en conclure que la VR n’est pas une technologie qui apporte une valeur ajoutée à l’événement.

« Février 2016, Mobile World Congress de Barcelone. Samsung lance le Gear VR, son nouveau casque mobile, conçu en partenariat avec Oculus, filiale de Facebook. Guest star du lancement, Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, fait une visite surprise et traverse la salle de presse, alors que tous les participants ont revêtu le fameux casque.

Est-ce cela l’avenir de l’événementiel, des invités casqués qui font la gueule et quelques autres, comme ce cher Mark, têtes nues, tout souriants ? Plus sérieusement, la réalité virtuelle permettra-t-elle de générer des expériences événementielles immersives plus, fortes qu’« in real life » ? »

Le coût et le manque de contenus freinent le développement de la VR

Trois ans et demi sont passés. À l’insouciance des débuts succède une période plus compliquée pour la VR. Des lendemains peu glorieux s’annonceraient-ils ? C’est tous en cas la théorie soutenue par Influencia dans son article « La VR, en chute libre ? ». Et c’est une sérieuse étude américaine qui pousse à la réflexion. « Notoriété, opinions et adoption au quotidien ne sont plus aussi franchement au rendez-vous » écrit Camille Lingre, journaliste. Les ventes en tout cas ne décollent pas. Et on peut citer quelques raisons à cette remise en cause : technologie coûteuse, nécessité d’une connexion plus que puissante, manque de contenus… Quand les pessimistes annoncent des développements très limités, les optimistes expliquent que la technologie en est à ses balbutiements. Trois ans et demi de balbutiements…

Une incompatibilité structurelle entre VR et événement

Si la VR ne rencontre pas son public, comment pourrait-elle transformer l’événement ? Effectivement, s’il n’y a pas d’adoption par le grand public, peu de chance que la VR investisse l’événement. Ensuite, un événement reste et restera ce moment privilégié voire extraordinaire vécu ensemble, en commun. Ensemble, en commun… Il y a donc une incompatibilité structurelle majeure entre la VR et l’événementiel, car cette nouvelle technologie propose à une seule personne de vivre une expérience immersive, aussi créative soit-elle, sans contact avec les autres.

Au-delà d’une simple animation, où le groupe rit de voir l’un des siens s’agiter avec un casque, la VR n’a simplement pas d’application pertinente dans le monde de l’événementiel. On voit certes quelques salles de jeux qui peuvent rassembler jusqu’à une dizaine d’utilisateurs sur une même plateforme, mais pas plus. Maigres expériences de team-building…

Mais, wait and see…

Doit-on être aussi radical et conclure définitivement que VR et événementiel ne se rejoindront jamais ? Plusieurs professionnels affirment que des milliers de développeurs travaillent autour du monde à améliorer la technologie du VR en multi, que les problèmes de puissance seront réglés à terme et que les créatifs imagineront des expériences immersives folles en lien avec les problématiques de communication et de management des entreprises.

Le gaming et l’esport montrent un développement événementiel fort et remplissent déjà des arenas. L’expérience immersive de l’Atelier des Lumières à Paris ouvre aussi des perspectives intéressantes. Si on mixe toutes ses initiatives et tous ces développements annoncés, il sortira forcément quelque chose… Mais quand ? Il est urgent d’attendre…

Quoiqu’il en soit, le port d’un casque restera un problème difficilement compatible avec une expérience vécue en groupe. Le casque de VR isole, dans tous les cas.

C’est peut-être pour cela qu’il faut davantage regarder vers la réalité augmentée

Une technologie également en développement. Même si les deux technologies utilisent de la 3D en temps réel, la RA a l’avantage de superposer des éléments virtuels à la réalité.

L’événement a les deux pieds sur terre et les participants peuvent se toucher, c’est un élément de base. Mais si on peut proposer à tous, au même moment, une expérience enrichie virtuellement, qui prend sa source dans le réel, il y a là quelques motifs de création et de transformation de l’événement…

Team GDEV – Août 2019