« Croyez en quelque chose… »

 

Colin Kaepernick. Si le nom de ce joueur de football américain a peut-être été oublié, il restera dans l’histoire de sa discipline, du sport en général et de la communication. Colin Kaepernick a été le premier sportif en 2016 à s’agenouiller lors de l’hymne américain joué en introduction des matchs, pour dénoncer les violences policières contre les Afro-américains. D’autres ont pérennisé le geste, mais lui n’a jamais retrouvé de contrat avec un club et a subi les foudres du web.

 

Jusqu’à ce que Nike, en septembre 2018, en fasse le héros d’une de ses campagnes de pub initiées pour les 30 ans de « Just do it ». Le slogan : « Croyez en quelque chose. Même si ça signifie tout sacrifier ». Au tour de la marque à la virgule d’être vilipendée sur les réseaux sociaux. Mais le résultat de cet engagement fort de Nike, malgré les appels au boycott, dépasse les injures : les ventes, au trimestre suivant, ont été exceptionnelles, en particulier celles effectuées en ligne, ce qui était un des objectifs initiaux.

 

64% des Français jugent que les entreprises ne s’engagent pas assez

 

Dans l’article « Le contenu à l’heure de la quête de sens » paru sur Influencia, il est fait référence à une étude Meaning Brands 2019 qui révèle que 64% des Français estiment que les entreprises ne sont pas assez engagées, en particulier sur le changement climatique. Des étudiants de grandes écoles (Polytechnique, HEC, Agro, Centrale, Supélec, ENS Ulm…) ont joint les actes à la parole en lançant, en 2018, le manifeste « pour un réveil écologique« .

 

Ce dernier s’est répandu comme une traînée de poudre et compte, à date, plus de 32 000 signataires, qui refusent donc de travailler pour les entreprises polluantes et qui veulent surtout éveiller les consciences, transformer leur formation et mieux choisir leur futur job. Pour une entreprise, donner du sens à ses opérations de communication, c’est une question de leadership. L’entreprise d’aujourd’hui assume sa responsabilité, sous peine d’être rendue invisible et in fine, de disparaître.

 

Un double effet Kiss Cool pour l’événementiel

 

Outils de transformation des organisations par excellence, les événements ne doivent pas échapper à cette ambition du sens. Non seulement ils doivent absolument porter et partager les objectifs sociaux et environnementaux de ceux qui les initient, mais ils doivent intrinsèquement être responsables. C’est le double effet Kiss Cool : dans le contenu, je dois montrer mon souci de l’environnement dans lequel j’évolue, en termes sociétaux, sociaux et écologiques, et dans le format et la production, je dois prolonger mes objectifs en ayant un impact positif.

 

On est encore loin, dans l’événementiel, d’une généralisation de telles pratiques qui font sens. Mais, dans l’absolu, les Colin Kaepernick ou les étudiants des grandes écoles montrent la voie et condamnent les entreprises et les marques à s’exposer, à transmettre des valeurs fortes, à prendre des risques, à parler haut et fort, à témoigner, pour améliorer le monde. Sinon, ce sont les jeunes générations qui le disent, elles disparaîtront.

 

Team GDEV – Décembre 2019