L’événementiel, un domaine encore trop exclu du bilan carbone ! 

 

Il existe une première explication simple à la lenteur de la transition vers un événementiel responsable. Quand les cabinets d’audits interviennent pour faire le bilan carbone d’une organisation, le référentiel tient rarement compte du volet publicitaire et communication, jugé non prioritaire aux vues des quantités carbones émises. Parfois, cela se fait à juste titre.  Par exemple, pour les industriels pour qui l’événementiel reste un pôle d’émission mineur face à leur production. La prise de conscience de l’importance de ce poste n’est pas encore là.

 

Pourtant les événements sont fortement émetteurs et ils constituent une occasion unique de faire passer les messages. C’est un terrain d’accompagnement au changement. C’est l’occasion d’être pédagogique et d’apporter une concrétisation quant aux modifications des usages, sur le volet mobilité par exemple.

 

L’événement responsable se pense sur le long terme

 

Nous ne le dirons jamais assez : l’événementiel bas carbone doit s’inscrire dans une stratégie événementielle sur le long terme. Allant à l’opposé du côté éphémère de l’événementiel, la diminution des impacts nécessite un temps long. La réalité c’est que pour diminuer les impacts,  il faut effectuer une analyse apaisée et mettre en place un plan d’actions.

 

D’abord parce que cela induit une mesure précise et technique. Cette donnée initiale permet au moins de se situer. Par exemple vous constaterez que généralement les déchets ou les visio-conférences constituent des émissions carbones négligeables au regard du pôle transport.

 

Puis parce que la construction d’évènements responsables ne peut se faire en un jour et nécessite des ajustements au fur-et-à-mesure. Elle doit s’inscrire dans un accompagnement au changement et récolter l’adhésion de l’ensemble des équipes. Il faut un temps d’acculturation et d’apprentissage collectif : nous avons un rôle à jouer, ensemble, annonceurs et agences événementielles.

 

Enfin, l’événement bas carbone s’ajuste et intègre les contraintes environnementales. On l’a bien vu avec la COVID et l’hybridation des événements (physiques et digitaux) : le simple fait de limiter les déplacements est un facteur de diminution des émissions carbone.

 

Former à l’événementiel responsable et aux calculs d’émissions

 

Mesurer les émissions carbones nécessite de former les équipes opérationnelles à la question “le gaz à effet de serre, c’est quoi ?” Les formations sont nombreuses et les accompagnements par des organismes comme l’ADEME, permettent de structurer l’analyse. Sur un événement, le calcul se fait par anticipation, sur un estimatif, puis quelques jours avant l’événement et enfin le jour J pour affiner le quantitatif (nombre réel de participants, types de transports, flux…).

 

Dans le cas d’événements complexes, de grande ampleur, un accompagnement spécifique est parfois nécessaire. C’est le cas pour les événements labellisés PFUE  – accompagnés ici par Green Evénements.

 

La compensation carbone :  une vraie question éthique 

 

Il est vrai que d’annoncer une neutralité carbone est tentant. Sauf que ce n’est pas si simple et les dérives peuvent être nombreuses. Aujourd’hui, il existe un marché de la compensation carbone. Le ministère de l’écologie a même dû mettre en place des règles dont interdire la revente de capital carbone.

 

Quand on entre dans le monde des organisations compensatrices comme Eco tree, Stock CO2 ou Reforest’action, on se rend compte de différences considérables dans les offres, dans les prix et dans les modes de calculs. Par exemple, le calcul de la captation du carbone par un arbre est présenté de plusieurs manières : le CO2 capté par l’arbre sur un an ou alors sur sa durée de vie estimée.

 

Bien gérée, la compensation carbone peut être un complément pour soutenir les actions vers une entité décarbonée. En revanche, elle ne doit pas devenir la solution à toutes les problématiques d’émissions de gaz à effet de serre.

La voie vers la diminution des émissions carbone nécessite d’avoir une valeur carbone de départ, une référence en somme.  Le chantier est à la fois immense et passionnant. Réalité :  l’événementiel décarboné ou au moins bas carbone est à portée de main à condition d’en prendre conscience et d’être accompagné dans la démarche.

Gilles, Gens d’Événement – Avril 2022