Les entreprises, qu’elles soient publiques ou privées, ont des exigences bien réelles en RSE, et les intègrent de plus en plus dans leurs évaluations. Elles se sont d’abord et logiquement concentrées sur leur core business et donc leurs fournisseurs de rang 1. Elles essaient encore actuellement de faire évoluer leur modèle vers plus de responsabilités. Sans que cela n’ait encore d’incidences sur leurs partenaires événementiels, situés à des rangs inférieurs. Donc, les critères RSE ne sont pas encore déterminants dans le choix de leurs agences, lieux ou prestataires.

Blanche Gardin, récompensée deux années de suite par le Molière du meilleur spectacle d’humour, l’affirme haut et fort dans son spectacle Bonne nuit Blanche :

 

« Je ne suis pas gentille, je ne suis pas altruiste, je ne suis pas une bonne personne. Ma première pensée le matin, ça n’est pas pour les autres, en espérant qu’ils vont bien. C’est pour moi. C’est à la mode la bienveillance, avec ses postures et ses éléments de langage. Ça me rend agressive, faut de la violence ! […] Je n’y crois pas trop au projet bienveillance. La haine gagne toujours ! Et puis ça ne veut rien dire « J’aime les gens ». Personne n’aime les gens. On aime des gens, mais pas les gens. Il faut haïr un peu, jalouser un peu… ».

 

Dans son extraordinaire monologue, l’humoriste jour son rôle de trublion et dénonce les dérives, avec beaucoup de cynisme, d’une société qui se sent obligée quotidiennement d’en appeler aux bons sentiments, à la bienveillance, comme si ça n’était pas naturel. Ces injonctions permanentes à être « une bonne personne » ne sont-elles pas vaines ?

Dans un article paru cet été dans Havard Business Review, l’écrivain et conférencier Gaël Chatelain Berry, pionnier du management bienveillant, estime que ce dernier, en dépit de son image « Bisounours » est « un outil au service de la performance de l’entreprise ». Nous ne pouvons qu’être d’accord avec ce postulat. Quand, dans une organisation, on fait la promotion des valeurs de respect et de confiance, au service d’un objectif commun et accepté par tous, la qualité de vie au travail s’en trouve améliorée. Mais est-ce pour autant facile ?

Non, disent en chœur Olivier Truong et Paul-Marie Chavanne, auteurs La bienveillance en entreprise : utopie ou réalité ? D’après eux, une attitude bienveillante présuppose des comportements managériaux qui ne sont pas évidents : l’abandon du système traditionnel du « command and control », la fin d’une organisation très hiérarchisée et structurée en silos et, enfin, l’assouplissement de process multiples et rigides, car la bienveillance implique un lâcher-prise très contradictoire avec la notion de process… Même dans les entreprises où il fait bon vivre, nombre de fonctionnements répondent encore à ces logiques, sans pour autant que la qualité de vie au travail, du côté des salariés, ou les objectifs stratégiques, côté management, soient bafoués.

 

La bienveillance au travail, dans le management, ne va pas de soi. C’est un idéal vers lequel il faut tendre, assurément.

 

Le cabinet Deloitte a mené une étude sur la bienveillance au travail. Les 1024 personnes interrogées indiquent derrière cette notion se cachent les valeurs de respect, soutien, aide, attention, écoute, compréhension, protection et reconnaissance. Ces huit valeurs sont, en soi, un beau combat. À charge pour toutes les parties prenantes de l’entreprise de le mener avec vigueur.

Et pour aller plus loin nous vous invitons à lire cet article de la revue Influencia évoquant le modèle éducatif scandinave et notamment les cours d’empathie qui sont dispensés… De quoi méditer à propos de nos propres modèles…

 

Team GDEV – Octobre 2019