L’ignorance créée le doute et ; dans cette zone grise où règne l’incertitude, tout est possible. Toutes les histoires, des plus sordides aux plus dangereuses, des plus drôles aux plus scandaleuses, y trouvent un terreau favorable où se développer. De tout temps, la fake news s’installe là où la crédulité des publics est forte.

30 octobre 1938. La radio CBS diffuse un récit d’anticipation écrit et raconté par Orson Welles et inspiré de La Guerre des Monde d’Herbert George Wells. Le talent de narrateur du jeune homme de 23 ans, futur immense cinéaste, et la complicité des équipes techniques et journalistiques de la radio laissent croire à l’arrivée des Martiens sur terre. Résultat : un mouvement de panique chez beaucoup d’auditeurs américains…

 

Quand on ne se soucie pas des conséquences…

 

Si Orson Welles avait joué son récit sur scène, il n’y aurait eu aucun doute sur son aspect fictionnel. L’absence d’image a provoqué le doute. Certains y ont vu à l’époque une opportunité de critiquer la puissance naissante de la radio. Leurs héritiers, 80 ans plus tard, jettent l’opprobre sur les réseaux sociaux et leur capacité de résonance nuisible. À chaque époque, le même objectif : créer du sensationnel, de l’inédit, de l’exceptionnel, sans se soucier de la vérité et des conséquences. Ce n’est pas le média qui est en faute, mais bien celui qui utilise ses pouvoirs de diffusion et de partage.

 

L’événementiel est le lieu de la « real news »

 

Pourtant, il y a un média où la fake news est plus que limitée, en tout cas où elle ne se développe pas. C’est l’événementiel, à commencer par l’événementiel corporate. Un événement est par essence le média du vivant. Il implique de la transparence dans la relation, il oblige à un langage de vérité. Constance Legrand, spécialisée dans les relations avec la presse et les influenceurs, évoque, dans un article paru dans Influencia, l’authenticité et la franchise comme les deux éléments essentiels de la « real news ».

 

Le live est évidemment le lieu de la « real news » par excellence, où l’échange est possible. Qui dit échange, dit questions à poser en cas de doute. Dans l’échange, on demande des précisions, on affaiblit le doute, on améliore sa connaissance, on capte des clés de compréhension. Dans un événement, on ne raconte pas d’histoire, on est visible, écouté, senti, touché… On est. Peu de prise pour la fake news

 

Team GDEV – Novembre 2019