Impact Interne
LIDL
Les révolutions digitales, sociétales et collaboratives ont évidemment une grande influence sur les métiers du secteur événementiel.
L’événementiel est-il un secteur à part, quand on parle de compétences et d’emplois ? Oui et non. Oui, parce que, comme sur tous les marchés, il y a des expertises spécifiques, comme par exemple celles exigées pour le célèbre chef de projet en agence (on devrait d’ailleurs écrire LA célèbre chefFE de projet, la profession étant féminisée à 80 %). Non, parce que comme tous les secteurs, les différentes entreprises de l’événementiel subissent et subiront les conséquences de la transformation numérique sur leur modèle.
Selon une étude effectuée par Dell et l’Institut du Futur, 85 % des emplois de 2030 n’existent pas encore. Penser que les événements, les acteurs et les collaborateurs échapperont à cette révolution est totalement illusoire. L’intelligence artificielle, la robotique ou encore les big data et la réalité virtuelle, sans oublier les nouvelles exigences sociales et environnementales transformeront les métiers existants et en créeront de nouveaux.
Par exemple, la fonction de chef de projets, pierre angulaire de tout projet event, évolue déjà. La tendance est à son externalisation. Les études montrent que presque 20 % des chefs de projet sont freelances aujourd’hui, alors qu’il n’y avait quasiment aucun indépendant il y a 5 ans. Cette tendance s’appuie sur deux phénomènes concomitants : un choix personnel des personnes concernées et la réduction des charges fixes des agences. D’un côté, après avoir fait leurs armes au sein des agences en tant que salariés, ces opérationnels cherchent à la fois la liberté et souvent un autre rythme, voire une autre qualité de vie, avec par exemple un déménagement en régions, ou encore une hyperspécialisation sur un format type d’événement (le défilé de mode par exemple) ou un secteur (la santé…).
Des équipes projets outsourcées
De l’autre, dans un marché ou les événements sont réalisés en one shot davantage qu’en contrat cadre, les agences réduisent au maximum leurs frais fixes. Elles ont tendance à conserver le business développement, la direction de clientèle et la direction de création. Pour tout ce qui est de l’ordre du projet, elle constitue donc une équipe spécifique outsourcée.
Chez Gens d’Événement, nous considérons que le chef de projet est un atout essentiel de la relation client, donc nous souhaitons maintenir la fonction dans nos équipes salariées.
L’arrivée des big data et de l’intelligence artificielle vont probablement remplacer les responsables fichiers, experts en Excel, et par extension les responsables logistiques, hormis sur le terrain où ils resteront incontournables. Les event management softwares qui se développent à vitesse grand V ouvriront la possibilité de choisir une destination, un lieu, de réserver en ligne les transports, les hébergements, les activités, voire certains prestataires… Et de communiquer avec leurs invités participants tout en leur proposant une expérience personnalisée en fonction de leurs objectifs. Le tout, derrière son ordinateur. Les data scientistes, en charge de l’analyse des données, intégreront les équipes et proposeront des algorithmes qui aideront à déterminer des profils types d’invités pour leur proposer de vivre une expérience adaptée à leurs propres souhaits.
On sait que la quête du « contenu qui a du sens » est permanente dans l’événementiel. Le brand content managerest déjà une réponse aux besoins de contenus des événements. Ces dynamiseurs d’événements sont un peu des concepteurs et un peu des journalistes, curieux, capables de se concentrer sur une problématique et proposerun grand nombre de solutions, de discours et d’animations. La maîtrise de contenus spécifiques aux clients est une évidence et augmentera nécessairement la dimension conseil dans les offres des agences.
Dans ce contexte de révolution permanente et dans le périmètre de l’événementiel, il y a une population dont on aura toujours besoin et à qui on demandera toujours plus : les créatifs. L’idée est et restera au centre des dispositifs événementiels et les créas devront s’inspirer des tendances, des nouveaux outils et capter l’air du temps pour alimenter leurs recommandations. Encore plus qu’hier. Sur le terrain, les régisseurs et les directeurs de production vont probablement devoir ajouter la fibre responsable dans leur fonction, proposer de maîtriser les consommations d’énergie, la collecte de déchets ou optimiser la mobilité. Ça devient une évidence, plus qu’une préoccupation. L’événement doit faire des efforts depuis sa conception jusqu’à sa réalisation sur le terrain. Et ces deux fonctions seront aux premières loges pour impulser une dynamique positive.
L’événementiel est donc une éponge à tendances, capable d’apporter des réponses au fil des évolutions. Le maître-mot de notre secteur est, tel un pré requis, l’adaptation permanente. Chacun devra adopter un état d’esprit agile. Et ça, c’est vraiment ce que cherchent les acteurs du monde de l’événementiel.
Gilles, Gens d’Evénement – Octobre 2019